L’auteur

 

1/ Sa vie

 

Jean-Jacques Rousseau est né à Genève le 28 juin 1712. Sa famille était d’origine française. Ayant perdu sa mère dès sa naissance, il fut d’abord élevé par son père horloger qui lui faisait lire des romans d’aventures et des œuvres latines. Il a un frère de 7 ans son ainé.

 

Son père le confia pendant deux ans à son oncle, M. Bernard, qui le mit en pension chez le pasteur protestant  Lambercier, à Bossey. L’enfant revint à Genève et fut placé comme apprenti chez un graveur. Mais un jour, pour ne pas s’exposer à un châtiment mérité, il se rendit chez le curé de Confignon, petit village à deux lieues de Genève, et lui déclara qu’il voulait se convertir au catholicisme. Le curé l’envoya à Annecy chez Mme de Warens, et celle-ci l’adressa à l’hospice des catéchumènes de Turin.

 

Quand il quitte Turin, Jean-Jacques cherche à gagner sa vie ; mais après plusieurs mésaventures, il retourne chez Mme de Warens qui lui donne l’hospitalité à Chambéry, puis à sa maison de campagne des Charmettes.

 

En 1740 (il avait vingt-huit an), il accepte une place de précepteur chez M. de Mably, à Lyon. Mais il ne réussit pas. Et enfin, il arrive à Paris, avec un peu d’argent que lui a donné Mme de Warens, et un nouveau système de notation musicale qu’il veut présenter à l’Académie des sciences.

Il fait la connaissance de Diderot, puis de quelques financiers. On le fait entrer comme secrétaire chez M. de Montaigne qui partait pour l’ambassade de Venise ; au bout d’un an, brouillé avec son chef, il est de retour à Paris. Le voilà qui accepte une autre place de secrétaire, chez Mme Dupin, femme d’un fermier général : c’est le moment mondain de son existence. Il compose de la musique : il semble s’accommoder fort bien des mœurs et des vices de cette société qu’il critiquera bientôt.

 

En 1750, il se révèle brusquement philosophe paradoxal et écrivain de génie en publiant son Discours sur les sciences et les arts, sujet proposé par l’Académie de Dijon. Son succès est tel qu’il se sent forcé de mettre sa vie d’accord avec ses principes. Il rompt avec le monde, se loge dans une mansarde et gagne sa vie en copiant de la musique. Puis il se rend à Genève, où il est reçu comme un grand homme et admis à faire de nouveau profession de calvinisme (protestant).

 

En 1755, Rousseau compose un second Discours, sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, et ce discours ne fait pas moins de bruit que le précédent. Il accepte alors de Mme d’Épinay un pavillon situé dans la forêt de Montmorency, l’Ermitage, non loin du château de la Chevrette. Là, au milieu de la nature, il commence trois grands ouvrages : L'Emile, le Contrat social et la Nouvelle Héloïse. Mais bientôt il se croit persécuté par Mme d’Épinay et par tous ceux qui sont reçus chez elle : et il quitte l’Ermitage en décembre 1757.

 

Il s’installe alors à Montmorency, d’abord dans le village, puis dans le château du maréchal de Luxembourg. Il y achève la Nouvelle Héloïse et le Contrat social (1761) ; l’Émile, à son tour, va paraître, quand le Parlement fait saisir l’ouvrage et ordonne d’arrêter l’auteur. Rousseau quitte la France, et se réfugie en Suisse ; on le voit successivement à Yverdun, à Motiers, où il s’habille en Arménien, dans l’île Saint-Pierre sur le lac de Bienne. Partout il se fait des ennemis. En 1766, il part pour l’Angleterre, où l’avait appelé le philosophe David Hume. Mais il ne tarde pas à se brouiller avec lui. Il revient en France, et après quelques étapes en Normandie, à Lyon, à Monquin (Dauphiné), il s’installe de nouveau à Paris : il habite alors la rue Plâtrière, qui porte aujourd’hui son nom, et il se remet à copier de la musique.

 

Un de ses admirateurs, M. de Girardin, l’emmena le 20 mai 1778 dans son château d’Ermenonville. C’est là que Jean-Jacques mourut, d’une attaque cérébrale, le 2 juillet 1778. On l’enterra, selon son vœu, dans l’île des Peupliers, au milieu du parc de ce château. En 1701, ses restes furent transportés au Panthéon.

 

 

2/ Son  oeuvre :

 

 

 

L’œuvre de Rousseau est très abondante, on retiendra plusieurs textes importants dans le champ de la réflexion philosophique.;

 

 

Discours sur  les sciences et les arts 1750

 

Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes  1755

 

Du contrat social  -1662

 

 

 

3/  Sa pensée:

 

L’œuvre de Rousseau aborde une multitude de sujets mais le thème de la justice et surtout de l’injustice peut constituer un bon fil directeur. C’est ce profond sentiment d’injustice qui est sans doute la racine de l’œuvre de Rousseau. Trois axes peuvent être mis en évidence : 

 

A : Dénoncé l’injustice sous toute ses formes – Texte extrait du Discours sur l’économie politique

 

B : Comprendre la source des inégalités – Texte  sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes

 

C : Concevoir un nouvel ordre politique susceptible de mettre un terme aux inégalités – Texte : Du contrat social

 

 

 

 


 

 

Le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes - 1755

 

 

 

 

1 / Les circonstances de la rédaction

 

  Tout comme le Discours sur les sciences et les arts répondait à une question de l’académie de Dijon, le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes (que l’on nomme aussi le second discours) est une réponse à une question de la même académie mise au concours dans la revue Le mercure de France parue en 1753.

 Le discours sur les sciences et les arts avait remporté le premier prix en revanche le second discours « n’a pas été achevé de lire à cause de sa longueur et de sa mauvaise tradition » selon une note que l’on a retrouvé sur le registre de l’Académie.  On peut aussi penser que la façon de poser la question suggérait déjà une réponse attendue (les inégalités sont justifiées par la loi naturelle). Au contraire Rousseau analyse la question, soulève ses présupposées et apporte une réponse personnelle contraire sans doute à celle attendue par les académiciens.

Ainsi bien que l’œuvre soit liée à des circonstances externes (le concours) ; elle donne à Rousseau l’occasion d’exposer ses convictions profondes sur la société et les Hommes.

 

2/ La composition de l’œuvre : 

    

L’œuvre de Rousseau est composée de plusieurs parties distinctes :

 

Une dédicace à la République de Genève

 

Rousseau fait l’éloge des institutions de la République de Genève qu’il décrit de façon détaillée. Il déclare que c’est la patrie où il aurait choisi de naître si on lui avait donné le choix (ce qui est bien le cas puisqu’il est né à Genève). On voit l’attachement de Rousseau pour la République :  « j’aurai voulu naitre sous un gouvernement démocratique sagement tempéré ».

 

 

Une  Préface

 

  Rousseau analyse la question à laquelle il va répondre. Question proposée par l’Académie de Dijon : « Quelle est la source de l’inégalité parmi les Hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ? »  Rousseau  reformule la question puisque celle-ci suppose déjà qu’il existe une « loi naturelle ».  Or, le plus souvent les auteurs de l’époque pouvaient sous-entendre par « loi naturelle », la loi divine. Le présupposé implicite était alors que Dieu lui-même avait crée des Hommes inégaux et qu’il était alors légitime/juste que les hommes supérieurs (les nobles) commandent des êtres inférieurs (le peuple).  

Ce sont tous ces préjugés que Rousseau va remettre en cause dans son Discours. Existe-t-il vraiment une loi naturelle ? En quoi consiste- t-elle ? Y a t- il vraiment des inégalités naturelles ?

 Ces questions conduisent logiquement Rousseau a s’interrogé sur ce que serait l’état de nature de l’Homme.

 

Le développement du texte comporte lui-même deux parties dans laquelle Rousseau soutient que  l’inégalité n’est pas naturelle mais sociale.  On ne peut donc pas se fonder sur la nature pour dire que l’inégalité est juste.  Or l’inégalité n’a pas de fondement légitime, elle peut alors est remise en cause/

 

 

La 1ère Partie du texte :   La vie de l’Homme dans l’état de nature

 

 

 

1à   Rousseau décrit la vie de l’homme vivant dans  l’état de nature, cette analyse occupe toute la première partie du discours (p77 à p106).     Il faut rappeler que le concept d’état de nature correspond chez Rousseau au degré zéro de société. Ce concept n’est pas historique mais comparatif. Il s’agit de faire abstraction des acquis de la société pour retrouver l’homme tel qu’il a « dû sortir des mains de la nature ».  Ce concept permet ainsi de retracer une évolution et de mieux juger les acquis de la vie en société[1].    Rousseau trace donc le portrait de l’homme à l’état de nature. L’auteur expose son mode de vie et  ses répercutions sur son corps et sa santé.

 

2à    Son mode de vie est solitaire, ses besoins strictement naturels, il mène une vie proche de celle qu’on imagine être celle de l’animal. Une vie insouciante mais qui exige parfois un dur combat pour survivre.

De ce fait le corps de l’homme naturel est fort, robuste. Il a une bonne constitution.  Il ne connaît pas les maladies de l’homme qui vit en société.

 

3à Sur le plan intellectuel, les idées et les pensées de l’homme naturel sont très peu développées (S’exprimant sans doute à l’aide de simples cris quand cela est nécessaire, il ne peut développer ni son intelligence ni sa raison.)

 

4à Toutefois on ne peut réduire l’homme à un simple animal car il possède une faculté spécifique qui le distingue des autres espèces et que Rousseau nomme la perfectibilité. En effet, la vie de l’animal est fixée une fois pour toute par son instinct tandis que l’homme par la perfectibilité peut évoluer soit positivement soit négativement au cours du temps.

 

5à Concernant son comportement moral. L’Homme à l’état de nature est avant tout amoral, il ne connaît ni le bien ni le mal mais il est agit en fonction de son instinct de survie mais Rousseau soutient qu’il possède un sentiment naturel, la pitié qui lui fait éprouver de la souffrance à voir une autre être vivant souffrir. Ce sentiment spontané le pousse à ne pas nuire gratuitement.

 

A noter :   Ce portait de l’homme vivant dans  l’état de nature comporte un enjeu polémique avec le philosophe anglais Hobbes qui décrit l’état de nature comme une situation de guerre de tous contre tous.

Dans le texte de Rousseau au contraire, il n’y a élément en faveur d’une agressivité naturelle qui pousserait les hommes à se combattre. L’homme n’est pas naturellement l’ennemi de son semblable car il n’ y a aucune cause d’affrontement.  Les rencontres sont peu fréquentes, la nature donne à l’Homme ce dont il a besoin pour vivre car ses besoins sont très simples. Les passions de l’homme souvent source de conflits (comme l’orgueil, la jalousie, la passion amoureuse) ne sont pas encore développées. 

 

C’est une situation pacifique dans laquelle l’homme vie des jours bienheureux   mais qui est appelée à prendre fin tôt ou tard.

 

5à  Rousseau avance différentes hypothèses pour expliquer un changement de vie radicale qui va faire passer l’homme de l’état de nature à la vie en société. L’hypothèse la plus simple pourrait être celle d’un accroissement du genre humain. Le nombre des hommes étant de plus en plus nombreux, les contacts et les relations sont plus fréquents. L’hypothèse d’un changement climatique réduisant les zones tempérées et forçant les hommes à se regrouper est aussi évoquée.

 

 

La 2nd Partie du texte : Le développement de la vie sociale et des inégalités

 

Seconde partie :   Etablissement de la société et des Etats

 

1à Après une introduction sur la question de la propriété (p 107 – de « le premier » … « naturel ») , la  seconde partie est d’abord  consacrée à l’établissement de la vie en société  (page 107 à 118). Les hommes trouvent en premier lieu une utilité et une satisfaction à la vie en société. La société naissante apporte plus de facilité notamment dans le travail, le loisir est plus important. Les hommes se sédentarisent. Les contacts deviennent plus réguliers entraînant des modifications profondes. Le contact social développe le langage et celui ci à son tour apporte un développement intellectuel. Les hommes deviennent plus attentifs aux signes de considérations de la part des autres, les passions se développent.

En même temps les hommes deviennent mutuellement dépendants, des différences apparaissent et avec elles des distinctions sociales.

 

2à L’évolution de la société devient alors de plus en plus conflictuelle surtout avec la naissance de l’idée de propriété : « ceci est à moi » dit le premier homme ayant enclos un terrain (sans doute, pour empêcher les autres de profiter des fruits de son travail). L’apparition de la propriété crée un changement radical des mentalités. Rousseau considère  cette appropriation des terres comme le germe profond des querelles et des discordes

La société naissante commence alors à sombrer vers cet état de guerre dont parlait Hobbes. (page 118 haut)

 

3à  Dès lors la nécessité de fixer des lois ainsi qu’une force pour les faire appliquer devient impérative (page 118-119). C’est ainsi qu’apparaissent les Etats. Mais les  lois au lieu d’établir l’égalité les renforcent en les rendant légitimes car elles sont établit  par les plus riches qui ont le plus intérêt à garantir la sécurité de leurs biens. Ces derniers font croire que les lois sont utiles à tous alors qu’en réalité elles servent surtout à servir leurs intérêts.

Ainsi se met en place un système inégalitaire qui correspond sans doute assez à celui que connaît Rousseau à son époque.

Cependant le renforcement des inégalités aboutit à la longue à une situation de plus en plus tendue et conflictuelle avec deux issues possibles : soit une guerre civile et un retour de la guerre de tous contre tous, soit à l’établissement d’un régime politique plus juste[2].

 

4à C’est alors que Rousseau examine dans une dernière étape (p120 à p133) les différents systèmes politiques pour savoir celui qui serait le plus juste.  Il marque sa préférence pour la république dans laquelle la loi serait l’expression de la volonté générale.  On peut voir dans cette dernière partie du texte les prémices des idées qui seront développées dans le texte Du contrat social (1762) mais la formulation des idées n’est pas encore  parfaitement claire et Rousseau évoque surtout les problèmes et les difficultés pour établir des lois justes plutôt que d’exposer des solutions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plan détaillé de l’œuvre

 

 

 

Plan du préambule    De  « C’est de l’homme que j’ai a parler » jusqu’à   « malheur de vivre après toi ». 

 

Le livre de Poche p.77 à 79 -  Edition Folio Essai p. 61 à P. 63 - Classique Hachette p32 à  35

 

I      LE REJET D’UNE INTERPRETATION ABUSIVE DE L’INEGALITE  SOCIALE

 

§1 :    Dire la vérité plutôt que plaire.    §2 : Inégalités naturelles et  sociales. §3 :    L’inégalité sociale ne repose pas sur l’inégalité naturelle.

 

II     LE VERITABLE PROBLEME

 

§4 :    Comment distinguer le naturel et le social ?   §5 :    L’erreur des philosophes.

 

III    LA METHODE A SUIVRE

 

 

§6 :    Le raisonnement plutôt que l’observation.   §7 :    Une histoire reconstruite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PLAN DE LA PREMIERE PARTIE    §1 à 51

Le livre de poche p.81 à 106 - Folio-Essai  p.64 à.93 -  Classique Hachette p.37 à 74

 

 

 

I    LE PORTRAIT PHYSIQUE DE L’HOMME A L’ETAT DE NATURE    §1 à § 12

De « Quelque important qu’il soit »  jusqu’à   « boivent des liqueurs européennes comme de l’eau »   -

Le livre de poche p.81 à 87 (haut) -  Folio .Essai  P.64 à   p.71 - Classique Hachette  p37 à 45

 

1/  L’homme naturel et son milieu :     

 

§1 : Le point de départ -  § 2 :  L’Homme à l’état de nature -   §3 : L’abondance de la nature - §4 La robustesse de l’homme naturel - §5 : Rôle de l’outil - §6 : L’homme naturel n’a pas d’ennemi

 

2/  L’existence de l’Homme à l’état de nature :

 

§7 : La santé de l’homme naturel - §8 : Rôle de la société sur la santé- §9 : Les avantages de l’Homme naturel - §10 : L’affaiblissement  da la vigueur naturelle   - §11 : Le dénuement ne fait pas la misère -§12 Développement des sens -

 

II   LE PORTRAIT MORAL DE L’HOMME A L’ETAT DE NATURE  § 13 à §22
De « Je n’ai considéré jusqu’ici »  jusqu’à   « sans se connaître et sans parler ? »

Le livre de poche p.87 à 91   Folio Essai  p.71 ; §14 à p.75 ;  Classique Hachette  p47 à p52

 

1/  Différences entre l’Homme et l’animal

§ 13 : Transition  §14: La liberté - §15 Les idées ne sont pas le signe distinctif de l’Homme - §16: La perfectibilité - §17 Le premier état des facultés de l’homme naturel.

 

2/  Le développement des facultés

 

§18 Le rôle des passions -  §19 La pression des besoins - §20 L’Homme naturel ne ressent ni les passions ni les besoins - §21 Problème : Comment ses facultés se sont-elles développées ?  §22 Critique de la position des philosophes sur cette question.

 

III  LA QUESTION DU LANGAGE   § 23  à§31

De « Qu’on songe de combien d’idées »  jusqu’à   « à l’établissement de la société » Le livre de poche  p.91 à 96 -  Folio Essai  p.75 à p.81 - Classique Hachette  p52 à p59

 

1/ Importance et problème soulevés par le langage :

§23: Le rôle du langage dans le développement de la pensée - §24 :  Institution des langues et institution des sociétés - § 25 Le cercle du langage.

 

2/ L’évolution du langage :

 

§26 : Le premier langage - §27 Caractère des premières langues- §28 Défaut des premières langues  - §29 : La formation des idées générales - §30 : Défaut des langues plus évoluées- §31 Lenteur de l’évolution des langues.

 

 

IV  LA QUESTION DE LA SOCIABILITE   § 32 à 43

De « Quoi qu’il en soit de ces origines »  jusqu’à   «multiplient les avortements  »

Le livre de poche p.96 à103  - Folio Essai  p. 81 à p .89 - Classique Hachette  p61 à p70

 

1/ Les rapports de l’homme naturel avec son semblable :

§32: La solitude de l’homme naturel et sa félicité  §33 : L’innocence morale- § 34 La critique de Hobbes et l’existence des sentiments naturels.

 

2/ L’origine des vertus :

§35 :  L’origine des vertus sociales et le rôle de la raison- §36 Pitié et amour de soi - §37 : L’état de nature est un état de paix.

 

3/ La modération des passions dans l’état de nature :

§38 : La passion amoureuse- §39: L’interdiction encourage la transgression- §40 : Besoin et désir- §41 : L’amour réduit au besoin n’encourage pas la violence - §42: La vie sociale développe les passions - §43 : L’équilibre démographique dans l’espèce humaine rend inutile la lutte.

 

 

V  CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE  §44 à §51

De « Concluons qu’errants dans les forêts »  jusqu’à   «pas besoin de les considérer  »

Le livre de poche p.103 à 106 -  Folio Essai  p.89  à p.93 - Classique Hachette p.70 à 74

 

1/ Conclusion:

§44 Bilan sur la vie naturelle- §45 : But de ces considérations sur l’état de nature- §46 : Rôle de la société sur le développement des inégalités- §47 : Les différences naturelles ne sont pas des inégalités- §48 L’indépendance de l’homme naturel-

 

2/ Amorce de la seconde partie :

 

§49 : Les circonstances qui poussent l’homme à développer ses facultés - §50 : Le statut du discours   §51: Le rôle de l’hypothèse.

 


 

PLAN DE LA Seconde  PARTIE    § 1 à 57

Le livrede poche p 107 à 133 - Edition Folio-Essai  p1 à 124

 

I ) LA SOCIETE NAISSANTE

Le livrede poche p

Edition Folio-Essai p.94 à P104   

 

§1  Le fil directeur de la seconde partie : la question de la propriété

§2  La condition de l’homme à son origine : l’idée de propriété est absente

 

1/ Les premiers changements :

   A Vis-à-vis de la nature

§3  Ils sont liées aux obstacles naturels.

§4  Ils sont liées a l’extension du genre humain.

§5  Répercussion sur le plan intellectuel.

§6  Place de l’espèce humaine dans la nature.

 

   B  Vis-à-vis des autres

§7 : L’identification avec les autres.

§8 : Les rapports avec les autres : la recherche de l’utilité.

§9 :La recherche de l’intérêt immédiat.

§10 : Retour sur le langage.

 

2/La première révolution

§11 :  La sédentarisation et la distinction des familles.

§12 :  Développement des sentiments par le contact constant avec autrui.

§13 :  La naissance de nouveau besoin.

§14 :  Nouveau perfectionnement du langage et différentiation des langues.

§15 :  Renforcement des contacts sociaux et développement des passions.

§16 :  Volonté de plaire et importance du regard des autres.

§17 :  Les mauvais côtés de l’estime de soi et de l’orgueil.

§18 :  Condition de l’homme dans la société commencée.

 

3/La seconde révolution

§19 :  La perte de l’indépendance.

§20 :  La naissance de l’agriculture et de l’industrie.

§21 :  Remarques sur la découverte de l’industrie.

§22 :  Remarques sur l’agriculture.

§23:   Lien entre l’agriculture et l’industrie.

§24 :  Le partage des terres et l’idée de propriété.

§25     Renforcement de l’inégalité.

§26     Bilan.

 

II   L’ETAT DE GUERRE       p104 à 106

 

§27 : Portrait de l’homme social

§28 : Domination et servitude

§29 : La guerre de tous contre tous

 

 

III L’ORIGINE DES LOIS    p106 à

 

1) Le faux pacte ou le pacte des riches :

 

§30 : Le pacte des riches ou le faux contrat

§31 : Le pacte des riches ou le faux contrat (suite)

§32 : La servitude volontaire

 

2)   L’état

 

§33 :  Formation des Etats

§34 : La guerre entre les Etats

 

 

IV LE FONDEMENT LEGITIME DES LOIS

 

 

 

§35 : Critique du droit de conquête et de la « loi du plus fort »

§36 : Imperfections des premiers gouvernements

§37 : Critique du droit d’esclavage

§38 : L’erreur de méthode des prédécesseurs

§39 : Le goût pour la liberté 

§40 : Critique de la l’autorité naturelle (le despotisme)  

§41 : Le fait et le droit

§42 : Le caractère inaliénable de la liberté

 

3) Le contrat originel

 

§43 :  Le vrai contrat social

 

§44 :  Importance des lois

§45 :  Le problème du droit de révolte

 

4°)   La corruption du système politique

 

§46 :  Origine et forme des gouvernements

§47 :  La dérive vers le pouvoir absolu

§48 :  Les trois étapes vers l’inégalité

§49 : Le rôle respectif des lois et de l’éducation

 

§50 : L’esclavage volontaire

§51 : La corruption de la société

§52 : La corruption politique 

§53 : Diviser pour mieux régner

§54 :  Dérive vers la tyrannie

§55 :  Le règne de la force

§56 : Comparaison entre l’état de nature et l’état civil

§57 : Conclusion

 

 

 

 

 



[1] Ce statut d’hypothèse de l’état de nature est souligné par Rousseau page 78 : « Il ne faut pas prendre les recherches dans lesquelles on peut entrer sur ce sujet pour des vérités historiques, mais seulement pour des 

                                                                 L’auteur

 

1/ Sa vie

 

Jean-Jacques Rousseau est né à Genève le 28 juin 1712. Sa famille était d’origine française. Ayant perdu sa mère dès sa naissance, il fut d’abord élevé par son père horloger qui lui faisait lire des romans d’aventures et des œuvres latines. Il a un frère de 7 ans son ainé.

 

Son père le confia pendant deux ans à son oncle, M. Bernard, qui le mit en pension chez le pasteur protestant  Lambercier, à Bossey. L’enfant revint à Genève et fut placé comme apprenti chez un graveur. Mais un jour, pour ne pas s’exposer à un châtiment mérité, il se rendit chez le curé de Confignon, petit village à deux lieues de Genève, et lui déclara qu’il voulait se convertir au catholicisme. Le curé l’envoya à Annecy chez Mme de Warens, et celle-ci l’adressa à l’hospice des catéchumènes de Turin.

 

Quand il quitte Turin, Jean-Jacques cherche à gagner sa vie ; mais après plusieurs mésaventures, il retourne chez Mme de Warens qui lui donne l’hospitalité à Chambéry, puis à sa maison de campagne des Charmettes.

 

En 1740 (il avait vingt-huit an), il accepte une place de précepteur chez M. de Mably, à Lyon. Mais il ne réussit pas. Et enfin, il arrive à Paris, avec un peu d’argent que lui a donné Mme de Warens, et un nouveau système de notation musicale qu’il veut présenter à l’Académie des sciences.

Il fait la connaissance de Diderot, puis de quelques financiers. On le fait entrer comme secrétaire chez M. de Montaigne qui partait pour l’ambassade de Venise ; au bout d’un an, brouillé avec son chef, il est de retour à Paris. Le voilà qui accepte une autre place de secrétaire, chez Mme Dupin, femme d’un fermier général : c’est le moment mondain de son existence. Il compose de la musique : il semble s’accommoder fort bien des mœurs et des vices de cette société qu’il critiquera bientôt.

 

En 1750, il se révèle brusquement philosophe paradoxal et écrivain de génie en publiant son Discours sur les sciences et les arts, sujet proposé par l’Académie de Dijon. Son succès est tel qu’il se sent forcé de mettre sa vie d’accord avec ses principes. Il rompt avec le monde, se loge dans une mansarde et gagne sa vie en copiant de la musique. Puis il se rend à Genève, où il est reçu comme un grand homme et admis à faire de nouveau profession de calvinisme (protestant).

 

En 1755, Rousseau compose un second Discours, sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, et ce discours ne fait pas moins de bruit que le précédent. Il accepte alors de Mme d’Épinay un pavillon situé dans la forêt de Montmorency, l’Ermitage, non loin du château de la Chevrette. Là, au milieu de la nature, il commence trois grands ouvrages : L'Emile, le Contrat social et la Nouvelle Héloïse. Mais bientôt il se croit persécuté par Mme d’Épinay et par tous ceux qui sont reçus chez elle : et il quitte l’Ermitage en décembre 1757.

 

Il s’installe alors à Montmorency, d’abord dans le village, puis dans le château du maréchal de Luxembourg. Il y achève la Nouvelle Héloïse et le Contrat social (1761) ; l’Émile, à son tour, va paraître, quand le Parlement fait saisir l’ouvrage et ordonne d’arrêter l’auteur. Rousseau quitte la France, et se réfugie en Suisse ; on le voit successivement à Yverdun, à Motiers, où il s’habille en Arménien, dans l’île Saint-Pierre sur le lac de Bienne. Partout il se fait des ennemis. En 1766, il part pour l’Angleterre, où l’avait appelé le philosophe David Hume. Mais il ne tarde pas à se brouiller avec lui. Il revient en France, et après quelques étapes en Normandie, à Lyon, à Monquin (Dauphiné), il s’installe de nouveau à Paris : il habite alors la rue Plâtrière, qui porte aujourd’hui son nom, et il se remet à copier de la musique.

 

Un de ses admirateurs, M. de Girardin, l’emmena le 20 mai 1778 dans son château d’Ermenonville. C’est là que Jean-Jacques mourut, d’une attaque cérébrale, le 2 juillet 1778. On l’enterra, selon son vœu, dans l’île des Peupliers, au milieu du parc de ce château. En 1701, ses restes furent transportés au Panthéon.

 

 

2/ Son  oeuvre :

 

 

 

L’œuvre de Rousseau est très abondante, on retiendra plusieurs textes importants dans le champ de la réflexion philosophique.;

 

 

Discours sur  les sciences et les arts 1750

 

Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes  1755

 

Du contrat social  -1662

 

 

 

3/  Sa pensée:

 

L’œuvre de Rousseau aborde une multitude de sujets mais le thème de la justice et surtout de l’injustice peut constituer un bon fil directeur. C’est ce profond sentiment d’injustice qui est sans doute la racine de l’œuvre de Rousseau. Trois axes peuvent être mis en évidence : 

 

A : Dénoncé l’injustice sous toute ses formes – Texte extrait du Discours sur l’économie politique

 

B : Comprendre la source des inégalités – Texte  sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes

 

C : Concevoir un nouvel ordre politique susceptible de mettre un terme aux inégalités – Texte : Du contrat social

 

 

 

 


 

 

Le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes - 1755

 

 

 

 

1 / Les circonstances de la rédaction

 

  Tout comme le Discours sur les sciences et les arts répondait à une question de l’académie de Dijon, le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes (que l’on nomme aussi le second discours) est une réponse à une question de la même académie mise au concours dans la revue Le mercure de France parue en 1753.

 Le discours sur les sciences et les arts avait remporté le premier prix en revanche le second discours « n’a pas été achevé de lire à cause de sa longueur et de sa mauvaise tradition » selon une note que l’on a retrouvé sur le registre de l’Académie.  On peut aussi penser que la façon de poser la question suggérait déjà une réponse attendue (les inégalités sont justifiées par la loi naturelle). Au contraire Rousseau analyse la question, soulève ses présupposées et apporte une réponse personnelle contraire sans doute à celle attendue par les académiciens.

Ainsi bien que l’œuvre soit liée à des circonstances externes (le concours) ; elle donne à Rousseau l’occasion d’exposer ses convictions profondes sur la société et les Hommes.

 

2/ La composition de l’œuvre : 

    

L’œuvre de Rousseau est composée de plusieurs parties distinctes :

 

Une dédicace à la République de Genève

 

Rousseau fait l’éloge des institutions de la République de Genève qu’il décrit de façon détaillée. Il déclare que c’est la patrie où il aurait choisi de naître si on lui avait donné le choix (ce qui est bien le cas puisqu’il est né à Genève). On voit l’attachement de Rousseau pour la République :  « j’aurai voulu naitre sous un gouvernement démocratique sagement tempéré ».

 

 

Une  Préface

 

  Rousseau analyse la question à laquelle il va répondre. Question proposée par l’Académie de Dijon : « Quelle est la source de l’inégalité parmi les Hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ? »  Rousseau  reformule la question puisque celle-ci suppose déjà qu’il existe une « loi naturelle ».  Or, le plus souvent les auteurs de l’époque pouvaient sous-entendre par « loi naturelle », la loi divine. Le présupposé implicite était alors que Dieu lui-même avait crée des Hommes inégaux et qu’il était alors légitime/juste que les hommes supérieurs (les nobles) commandent des êtres inférieurs (le peuple).  

Ce sont tous ces préjugés que Rousseau va remettre en cause dans son Discours. Existe-t-il vraiment une loi naturelle ? En quoi consiste- t-elle ? Y a t- il vraiment des inégalités naturelles ?

 Ces questions conduisent logiquement Rousseau a s’interrogé sur ce que serait l’état de nature de l’Homme.

 

Le développement du texte comporte lui-même deux parties dans laquelle Rousseau soutient que  l’inégalité n’est pas naturelle mais sociale.  On ne peut donc pas se fonder sur la nature pour dire que l’inégalité est juste.  Or l’inégalité n’a pas de fondement légitime, elle peut alors est remise en cause/

 

 

La 1ère Partie du texte :   La vie de l’Homme dans l’état de nature

 

 

 

1à   Rousseau décrit la vie de l’homme vivant dans  l’état de nature, cette analyse occupe toute la première partie du discours (p77 à p106).     Il faut rappeler que le concept d’état de nature correspond chez Rousseau au degré zéro de société. Ce concept n’est pas historique mais comparatif. Il s’agit de faire abstraction des acquis de la société pour retrouver l’homme tel qu’il a « dû sortir des mains de la nature ».  Ce concept permet ainsi de retracer une évolution et de mieux juger les acquis de la vie en société[1].    Rousseau trace donc le portrait de l’homme à l’état de nature. L’auteur expose son mode de vie et  ses répercutions sur son corps et sa santé.

 

2à    Son mode de vie est solitaire, ses besoins strictement naturels, il mène une vie proche de celle qu’on imagine être celle de l’animal. Une vie insouciante mais qui exige parfois un dur combat pour survivre.

De ce fait le corps de l’homme naturel est fort, robuste. Il a une bonne constitution.  Il ne connaît pas les maladies de l’homme qui vit en société.

 

3à Sur le plan intellectuel, les idées et les pensées de l’homme naturel sont très peu développées (S’exprimant sans doute à l’aide de simples cris quand cela est nécessaire, il ne peut développer ni son intelligence ni sa raison.)

 

4à Toutefois on ne peut réduire l’homme à un simple animal car il possède une faculté spécifique qui le distingue des autres espèces et que Rousseau nomme la perfectibilité. En effet, la vie de l’animal est fixée une fois pour toute par son instinct tandis que l’homme par la perfectibilité peut évoluer soit positivement soit négativement au cours du temps.

 

5à Concernant son comportement moral. L’Homme à l’état de nature est avant tout amoral, il ne connaît ni le bien ni le mal mais il est agit en fonction de son instinct de survie mais Rousseau soutient qu’il possède un sentiment naturel, la pitié qui lui fait éprouver de la souffrance à voir une autre être vivant souffrir. Ce sentiment spontané le pousse à ne pas nuire gratuitement.

 

A noter :   Ce portait de l’homme vivant dans  l’état de nature comporte un enjeu polémique avec le philosophe anglais Hobbes qui décrit l’état de nature comme une situation de guerre de tous contre tous.

Dans le texte de Rousseau au contraire, il n’y a élément en faveur d’une agressivité naturelle qui pousserait les hommes à se combattre. L’homme n’est pas naturellement l’ennemi de son semblable car il n’ y a aucune cause d’affrontement.  Les rencontres sont peu fréquentes, la nature donne à l’Homme ce dont il a besoin pour vivre car ses besoins sont très simples. Les passions de l’homme souvent source de conflits (comme l’orgueil, la jalousie, la passion amoureuse) ne sont pas encore développées. 

 

C’est une situation pacifique dans laquelle l’homme vie des jours bienheureux   mais qui est appelée à prendre fin tôt ou tard.

 

5à  Rousseau avance différentes hypothèses pour expliquer un changement de vie radicale qui va faire passer l’homme de l’état de nature à la vie en société. L’hypothèse la plus simple pourrait être celle d’un accroissement du genre humain. Le nombre des hommes étant de plus en plus nombreux, les contacts et les relations sont plus fréquents. L’hypothèse d’un changement climatique réduisant les zones tempérées et forçant les hommes à se regrouper est aussi évoquée.

 

 

La 2nd Partie du texte : Le développement de la vie sociale et des inégalités

 

Seconde partie :   Etablissement de la société et des Etats

 

1à Après une introduction sur la question de la propriété (p 107 – de « le premier » … « naturel ») , la  seconde partie est d’abord  consacrée à l’établissement de la vie en société  (page 107 à 118). Les hommes trouvent en premier lieu une utilité et une satisfaction à la vie en société. La société naissante apporte plus de facilité notamment dans le travail, le loisir est plus important. Les hommes se sédentarisent. Les contacts deviennent plus réguliers entraînant des modifications profondes. Le contact social développe le langage et celui ci à son tour apporte un développement intellectuel. Les hommes deviennent plus attentifs aux signes de considérations de la part des autres, les passions se développent.

En même temps les hommes deviennent mutuellement dépendants, des différences apparaissent et avec elles des distinctions sociales.

 

2à L’évolution de la société devient alors de plus en plus conflictuelle surtout avec la naissance de l’idée de propriété : « ceci est à moi » dit le premier homme ayant enclos un terrain (sans doute, pour empêcher les autres de profiter des fruits de son travail). L’apparition de la propriété crée un changement radical des mentalités. Rousseau considère  cette appropriation des terres comme le germe profond des querelles et des discordes

La société naissante commence alors à sombrer vers cet état de guerre dont parlait Hobbes. (page 118 haut)

 

3à  Dès lors la nécessité de fixer des lois ainsi qu’une force pour les faire appliquer devient impérative (page 118-119). C’est ainsi qu’apparaissent les Etats. Mais les  lois au lieu d’établir l’égalité les renforcent en les rendant légitimes car elles sont établit  par les plus riches qui ont le plus intérêt à garantir la sécurité de leurs biens. Ces derniers font croire que les lois sont utiles à tous alors qu’en réalité elles servent surtout à servir leurs intérêts.

Ainsi se met en place un système inégalitaire qui correspond sans doute assez à celui que connaît Rousseau à son époque.

Cependant le renforcement des inégalités aboutit à la longue à une situation de plus en plus tendue et conflictuelle avec deux issues possibles : soit une guerre civile et un retour de la guerre de tous contre tous, soit à l’établissement d’un régime politique plus juste [2].

 

4à C’est alors que Rousseau examine dans une dernière étape (p120 à p133) les différents systèmes politiques pour savoir celui qui serait le plus juste.  Il marque sa préférence pour la république dans laquelle la loi serait l’expression de la volonté générale.  On peut voir dans cette dernière partie du texte les prémices des idées qui seront développées dans le texte Du contrat social (1762) mais la formulation des idées n’est pas encore  parfaitement claire et Rousseau évoque surtout les problèmes et les difficultés pour établir des lois justes plutôt que d’exposer des solutions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plan détaillé de l’œuvre

 

 

 

Plan du préambule    De  « C’est de l’homme que j’ai a parler » jusqu’à   « malheur de vivre après toi ». 

 

Le livre de Poche p.77 à 79 -  Edition Folio Essai p. 61 à P. 63 - Classique Hachette p32 à  35

 

I      LE REJET D’UNE INTERPRETATION ABUSIVE DE L’INEGALITE  SOCIALE

 

§1 :    Dire la vérité plutôt que plaire.    §2 : Inégalités naturelles et  sociales. §3 :    L’inégalité sociale ne repose pas sur l’inégalité naturelle.

 

II     LE VERITABLE PROBLEME

 

§4 :    Comment distinguer le naturel et le social ?   §5 :    L’erreur des philosophes.

 

III    LA METHODE A SUIVRE

 

 

§6 :    Le raisonnement plutôt que l’observation.   §7 :    Une histoire reconstruite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PLAN DE LA PREMIERE PARTIE    §1 à 51

Le livre de poche p.81 à 106 - Folio-Essai  p.64 à.93 -  Classique Hachette p.37 à 74

 

 

 

I    LE PORTRAIT PHYSIQUE DE L’HOMME A L’ETAT DE NATURE    §1 à § 12

De « Quelque important qu’il soit »  jusqu’à   « boivent des liqueurs européennes comme de l’eau »   -

Le livre de poche p.81 à 87 (haut) -  Folio .Essai  P.64 à   p.71 - Classique Hachette  p37 à 45

 

1/  L’homme naturel et son milieu :     

 

§1 : Le point de départ -  § 2 :  L’Homme à l’état de nature -   §3 : L’abondance de la nature - §4 La robustesse de l’homme naturel - §5 : Rôle de l’outil - §6 : L’homme naturel n’a pas d’ennemi

 

2/  L’existence de l’Homme à l’état de nature :

 

§7 : La santé de l’homme naturel - §8 : Rôle de la société sur la santé- §9 : Les avantages de l’Homme naturel - §10 : L’affaiblissement  da la vigueur naturelle   - §11 : Le dénuement ne fait pas la misère -§12 Développement des sens -

 

II   LE PORTRAIT MORAL DE L’HOMME A L’ETAT DE NATURE  § 13 à §22
De « Je n’ai considéré jusqu’ici »  jusqu’à   « sans se connaître et sans parler ? »

Le livre de poche p.87 à 91   Folio Essai  p.71 ; §14 à p.75 ;  Classique Hachette  p47 à p52

 

1/  Différences entre l’Homme et l’animal

§ 13 : Transition  §14: La liberté - §15 Les idées ne sont pas le signe distinctif de l’Homme - §16: La perfectibilité - §17 Le premier état des facultés de l’homme naturel.

 

2/  Le développement des facultés

 

§18 Le rôle des passions -  §19 La pression des besoins - §20 L’Homme naturel ne ressent ni les passions ni les besoins - §21 Problème : Comment ses facultés se sont-elles développées ?  §22 Critique de la position des philosophes sur cette question.

 

III  LA QUESTION DU LANGAGE   § 23  à§31

De « Qu’on songe de combien d’idées »  jusqu’à   « à l’établissement de la société » Le livre de poche  p.91 à 96 -  Folio Essai  p.75 à p.81 - Classique Hachette  p52 à p59

 

1/ Importance et problème soulevés par le langage :

§23: Le rôle du langage dans le développement de la pensée - §24 :  Institution des langues et institution des sociétés - § 25 Le cercle du langage.

 

2/ L’évolution du langage :

 

§26 : Le premier langage - §27 Caractère des premières langues- §28 Défaut des premières langues  - §29 : La formation des idées générales - §30 : Défaut des langues plus évoluées- §31 Lenteur de l’évolution des langues.

 

 

IV  LA QUESTION DE LA SOCIABILITE   § 32 à 43

De « Quoi qu’il en soit de ces origines »  jusqu’à   «multiplient les avortements  »

Le livre de poche p.96 à103  - Folio Essai  p. 81 à p .89 - Classique Hachette  p61 à p70

 

1/ Les rapports de l’homme naturel avec son semblable :

§32: La solitude de l’homme naturel et sa félicité  §33 : L’innocence morale- § 34 La critique de Hobbes et l’existence des sentiments naturels.

 

2/ L’origine des vertus :

§35 :  L’origine des vertus sociales et le rôle de la raison- §36 Pitié et amour de soi - §37 : L’état de nature est un état de paix.

 

3/ La modération des passions dans l’état de nature :

§38 : La passion amoureuse- §39: L’interdiction encourage la transgression- §40 : Besoin et désir- §41 : L’amour réduit au besoin n’encourage pas la violence - §42: La vie sociale développe les passions - §43 : L’équilibre démographique dans l’espèce humaine rend inutile la lutte.

 

 

V  CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE  §44 à §51

De « Concluons qu’errants dans les forêts »  jusqu’à   «pas besoin de les considérer  »

Le livre de poche p.103 à 106 -  Folio Essai  p.89  à p.93 - Classique Hachette p.70 à 74

 

1/ Conclusion:

§44 Bilan sur la vie naturelle- §45 : But de ces considérations sur l’état de nature- §46 : Rôle de la société sur le développement des inégalités- §47 : Les différences naturelles ne sont pas des inégalités- §48 L’indépendance de l’homme naturel-

 

2/ Amorce de la seconde partie :

 

§49 : Les circonstances qui poussent l’homme à développer ses facultés - §50 : Le statut du discours   §51: Le rôle de l’hypothèse.

 


 

PLAN DE LA Seconde  PARTIE    § 1 à 57

Le livrede poche p 107 à 133 - Edition Folio-Essai  p1 à 124

 

I ) LA SOCIETE NAISSANTE

Le livrede poche p

Edition Folio-Essai p.94 à P104   

 

§1  Le fil directeur de la seconde partie : la question de la propriété

§2  La condition de l’homme à son origine : l’idée de propriété est absente

 

1/ Les premiers changements :

   A Vis-à-vis de la nature

§3  Ils sont liées aux obstacles naturels.

§4  Ils sont liées a l’extension du genre humain.

§5  Répercussion sur le plan intellectuel.

§6  Place de l’espèce humaine dans la nature.

 

   B  Vis-à-vis des autres

§7 : L’identification avec les autres.

§8 : Les rapports avec les autres : la recherche de l’utilité.

§9 :La recherche de l’intérêt immédiat.

§10 : Retour sur le langage.

 

2/La première révolution

§11 :  La sédentarisation et la distinction des familles.

§12 :  Développement des sentiments par le contact constant avec autrui.

§13 :  La naissance de nouveau besoin.

§14 :  Nouveau perfectionnement du langage et différentiation des langues.

§15 :  Renforcement des contacts sociaux et développement des passions.

§16 :  Volonté de plaire et importance du regard des autres.

§17 :  Les mauvais côtés de l’estime de soi et de l’orgueil.

§18 :  Condition de l’homme dans la société commencée.

 

3/La seconde révolution

§19 :  La perte de l’indépendance.

§20 :  La naissance de l’agriculture et de l’industrie.

§21 :  Remarques sur la découverte de l’industrie.

§22 :  Remarques sur l’agriculture.

§23:   Lien entre l’agriculture et l’industrie.

§24 :  Le partage des terres et l’idée de propriété.

§25     Renforcement de l’inégalité.

§26     Bilan.

 

II   L’ETAT DE GUERRE       p104 à 106

 

§27 : Portrait de l’homme social

§28 : Domination et servitude

§29 : La guerre de tous contre tous

 

 

III L’ORIGINE DES LOIS    p106 à

 

1) Le faux pacte ou le pacte des riches :

 

§30 : Le pacte des riches ou le faux contrat

§31 : Le pacte des riches ou le faux contrat (suite)

§32 : La servitude volontaire

 

2)   L’état

 

§33 :  Formation des Etats

§34 : La guerre entre les Etats

 

 

IV LE FONDEMENT LEGITIME DES LOIS

 

 

 

§35 : Critique du droit de conquête et de la « loi du plus fort »

§36 : Imperfections des premiers gouvernements

§37 : Critique du droit d’esclavage

§38 : L’erreur de méthode des prédécesseurs

§39 : Le goût pour la liberté 

§40 : Critique de la l’autorité naturelle (le despotisme)  

§41 : Le fait et le droit

§42 : Le caractère inaliénable de la liberté

 

3) Le contrat originel

 

§43 :  Le vrai contrat social

 

§44 :  Importance des lois

§45 :  Le problème du droit de révolte

 

4°)   La corruption du système politique

 

§46 :  Origine et forme des gouvernements

§47 :  La dérive vers le pouvoir absolu

§48 :  Les trois étapes vers l’inégalité

§49 : Le rôle respectif des lois et de l’éducation

 

§50 : L’esclavage volontaire

§51 : La corruption de la société

§52 : La corruption politique 

§53 : Diviser pour mieux régner

§54 :  Dérive vers la tyrannie

§55 :  Le règne de la force

§56 : Comparaison entre l’état de nature et l’état civil

§57 : Conclusion

 

 

 

 



[1] Ce statut d’hypothèse de l’état de nature est souligné par Rousseau page 78 : « Il ne faut pas prendre les recherches dans lesquelles on peut entrer sur ce sujet pour des vérités historiques, mais seulement pour des raisonnements hypothétiques et conditionnels… »

 

[2] En aucun cas Rousseau n’évoque, comme le prétend Voltaire, le fait que l’Homme doive revenir à  la vie de l’état de nature originel car  son évolution est  irréversible. raisonnements hypothétiques et conditionnels… »

[2] En aucun cas Rousseau n’évoque, comme le prétend Voltaire, le fait que l’Homme doive revenir à  la vie de l’état de nature originel car  son évolution est  irréversible.